PATRICK ARTUS Les Incendiaires, les banques centrales dépassées la globalisation Perrin, 14,80 €. En librairie le 13 septembre.
Les banques centrales sont-elles complètement à côté de la plaque ? C'est la thèse, à charge et solidement documentée, que défend l'économiste et professeur Patrick Artus dans un petit livre. Alors que les places financières ne savent plus sur quel pied danser après la crise de cet été (lire page précédente), ce vulgarisateur réputé, volontiers libre-penseur - une espèce plutôt rare dans une profession aux comportements souvent moutonniers - prend de la hauteur pour dire à quel point «les incendiaires», comme il appelle la Banque centrale européenne ou la Fed américaine, sont dépassées par la globalisation. Le regard vissé sur le rétroviseur d'une économie shootée à l'inflation dure des années 70 et 80, les banques centrales n'ont pas su rénover leur logiciel et admettre que la stabilité des prix n'est plus menacée à l'heure de l'économie monde. De ce «déphasage», tout découle selon lui. La Fed a laissé gonfler un paquet de bulles boursières et financières dont le reste de la planète paie régulièrement la facture. Quant à la BCE, de plus en plus rejetée par les citoyens de sa zone euro, elle est restée rivée sur un imaginaire «attention, l'inflation guette» plutôt que de stimuler une croissance faiblarde. Pas très nouveau, ce constat l'amène à se faire l'avocat d'un retour aux sources du métier de ces régulateurs. Peut-être pas jusqu