Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La Banque centrale européenne (BCE) a fait preuve d'un pragmatisme certain en n'augmentant pas ses taux d'intérêt hier, contrairement à ce qu'elle avait annoncé le 2 août. Mais depuis, la crise bancaire est passée par là et, faute de visibilité, les gouverneurs des banques centrales de la zone euro ont préféré garder l'arme au pied, comme le leur conseillait la quasi-totalité des économistes et des gouvernements. Ceux qui faisaient par avance le procès de la «rigidité» de l'institut européen et de son président, Jean-Claude Trichet, en sont pour leurs frais.
Liquidités. Son principal taux directeur, le Refi, reste donc fixé à 4 %, niveau qu'il a atteint le 6 juin. Début août, Trichet avait pourtant indiqué que la BCE maintenait une «grande vigilance» vis-à-vis des risques inflationnistes, ce qui, dans le langage en vigueur à Francfort, montrait qu'un nouveau tour de vis monétaire aurait lieu à la rentrée. Mais, le 27 août, Trichet a précisé que ses déclarations du 2 août avaient été faites «avant les turbulences de marché».
Pourtant, il n'y a pas de lien direct entre le loyer de l'argent (dont le montant est fonction des risques inflationnistes à moyen terme) et les turbulences financières actuelles qui sont surtout dues à un manque de liquidités sur le marché interbancaire (les banques ont peur de prêter de l'argent, car elles ne peuvent évaluer le risque réel qu'elles courent). La BCE dispose d'une autre arme po