Vitré
envoyé spécial
Nicolas Sarkozy pourrait bien être accueilli, demain, par quelques tomates à Rennes, où il doit inaugurer le Space, salon international de l'élevage. Les agriculteurs, qui pardonnaient quasiment tout à son prédécesseur, Jacques Chirac, sont aujourd'hui très en colère. «Y en a marre d'entendre tous les jours que, si les prix augmentent, c'est la faute aux agriculteurs. Problèmes d'environnement, hausses des prix, on est toujours montré du doigt. Les grandes surfaces, elles, c'est tout bon et tout gentil ! Etre accusé à tort, je supporte pas.» En s'engouffrant dans cette grande surface de Vitré (Ille-et-Vilaine), Christine, 40 ans, exploitante de vaches laitières, cache mal son exaspération.
Pain béni. Avec une soixantaine d'autres agriculteurs de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), elle est venue, tracts en main, expliquer aux consommateurs que si la hausse des matières premières agricoles a bien une incidence sur les coûts de production, elle est déconnectée des augmentations de prix que laissent craindre pouvoirs publics et enseignes. «La flambée des céréales devrait logiquement avoir peu d'impact pour le consommateur, assure René Colin, président de la FDSEA. Car la part du prix des céréales est à peine de 10 % pour un poulet standard et de 4,2 % pour une baguette artisanale. Si on répercutait la hausse actuelle de 70 % du prix des céréales [1], elle se limiterait à 2 cen