A coup de «dentifrices empoisonnés» et de poupées au plomb, la Chine et les Etats-Unis (et dans une moindre mesure, l'Europe) se livrent à une guerre commerciale depuis plusieurs mois. L'économiste Jean-François Huchet la décrypte.
La qualité des produits made in China - jouets, aliments, nourriture pour animaux, médicaments, etc. - est attaquée de toutes parts, aux Etats Unis surtout, mais aussi en Europe. Découvre-t-on le problème ?
Il existe depuis longtemps des problèmes de contrefaçon et de sécurité alimentaire ou pharmaceutique en Chine. Mais la succession inédite de scandales, qui a commencé au printemps avec la nourriture pour les animaux, provoque une rupture de confiance en Occident sur les produits exportés par la Chine. Au fur et à mesure des scandales, le contrôle s'amplifie et, donc, on fait de nouvelles découvertes.
Ce qui a changé, ce sont les volumes d'importation de produits chinois, notamment aux Etats-Unis : les firmes occidentales produisent de plus en plus en Chine, directement ou via la sous-traitance, pour réexporter. Du côté chinois, l'organisation de la production, de plus en plus divisée entre des sous-traitants, n'est pas propice à la qualité et la sécurité des produits. Les entreprises chinoises adaptent la qualité de leurs produits aux normes des pays dans lesquels elles exportent, réglementations qui diffèrent (teneur en plomb, nombre de tests.) selon qu'il s'agit des Etats-Unis ou de l'Amérique du Sud. Les autorités chinoises s