L'ambiance sur les marchés, en ce moment, ressemble un peu à un film à la Hitchcock. Une ou plusieurs entreprises ont une bombe dans leurs comptes, mais personne ne sait qui. Du coup, tout le monde regarde son voisin avec un air suspicieux. La faute à qui ? A la crise des subprimes, naturellement. Depuis la chute des principaux indices boursiers durant le mois d'août, due aux faillites dans l'immobilier américain et à la crainte de propagation sur les marchés de la planète, la crainte rode.
Les marchés actions ont limité la casse ou se sont repris. Aucune entreprise n'a l'air d'avoir fait faillite. Et les banquiers centraux multiplient les paroles rassurantes. Mais sous les apparences, tout le monde attend, en croisant les doigts pour que la bombe n'explose pas trop près. Comment expliquer ce mystère ? Parce que la crise d'août est exemplaire de la manière dont la finance moderne est organisée. Pour ne pas se retrouver avec trop d'impayés, les banques ont pris l'habitude de céder en partie leurs risques à d'autres acteurs, du type fonds d'investissements ou gestionnaires. Qui agglomèrent des titres financiers de différentes natures, pour ensuite revendre tout ou partie à des particuliers. Au bout du bout, le risque est dilué, mais impossible à cerner. Et il va falloir attendre pour savoir qui a perdu pendant la crise. Très précisément, il faudra patienter jusqu'à la publication des comptes du troisième trimestre. Soit pas avant octobre. Ce qui permet toutes les spéculations.