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Libération

Sous le Fréjus, le ferroutage à plein régime

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Déjà éprouvé, l'axe reliant la Savoie au Piémont a réussi à attirer les transporteurs.
publié le 11 septembre 2007 à 9h35

Aiton (Savoie)

envoyé spécial

Dans un décor bucolique, à l'entrée de la Maurienne, en Savoie, file un train d'un nouveau style : il porte des camions. Parti à 16 h 30 de l'aire de chargement de Bourgneuf-Aiton, la rame compte une locomotive, un wagon de voyageurs, une seconde loco, puis onze plateformes portant des remorques de camion-citerne et trois tracteurs. Direction Orbassano, en Italie, via la voie ferrée historique, creusée sous le Fréjus. Un trajet de 175 km en trois heures. Mais sans brûler d'essence, sans encombrer la route, sans émettre de pollution atmosphé­rique ni de gaz carbonique puisque l'électricité propulsant le train est pour l'essentiel nucléaire et ­hydraulique. «Nous sommes contents.» Serge Combres fait partie d'une race de cheminots plutôt rare ces temps-ci : celle des spécialistes du fret et pourtant heureux de leur boulot et des perspectives qu'il ouvre au rail.

Technologie. Depuis trois ans, il s'occupe de la mise en place de l'Autoroute ferroviaire alpine (AFA). Objectif initial : démontrer que le ferroutage n'a rien d'une spécialité suisse - pays où l'on en fait usage intense -, mais qu'il s'agit de l'avenir du fret à travers les Alpes aussi pour la France et l'Italie. Une décision prise dans l'urgence : «Il fallait bien faire quelque chose de concret et de ra­pide» après les accidents survenus dans les tunnels alpins et la mise en cause de la pollution atmosphérique des vallées. «Mission accomplie, estime le che