Le Havre
de notre correspondante
«Soulagée», Yolande, entrée à 16 ans dans l'usine et licenciée en 2001 après 33 ans sur les chaînes. «Rassurée», Martine, 51 ans, 28 ans d'usine à 6 400 francs par mois «avec les primes». Hier, elles ont appris que le conseil des prud'hommes de Caen leur donnait raison, à elles et aux quelque 600 ex-salariés, essentiellement des femmes, qui avaient été licenciés, en 2001, des usines de Moulinex en Basse-Normandie et réclamaient des dommages et intérêts. Les prud'hommes ont reconnu le non-respect des engagements du plan social élaboré par le roi du presse-purée. De quoi faire espérer aux ex-salariés entre 1 000 et 57 000 euros de dédommagements, selon les cas.
La lutte aura duré six ans. Depuis que le fabricant du petit électroménager avait déposé le bilan, en septembre 2001, après une succession de restructurations et une fusion avec Brandt. En Basse-Normandie, le groupe avait fermé les usines de Bayeux, Falaise, Cormelles-le-Royal (Calvados) et Alençon (Orne), laissant plus de 3 000 salariés sur le carreau, 1 856 ayant été intégrés dans le cadre du plan de reprise partielle du rival français Seb. La poignée de salariés, qui avaient entamé en 2002 une première action en justice, avait obtenu en 2006 de la cour d'appel de Caen des indemnités de 10 000 à 18 000 euros. Les plaintes se sont succédé. En 2004, 597 dossiers avaient été déposés et le 6 février, les avocats des ex-Moulinex avaient argué que l'entreprise n'avai