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Libération

Chez Ed, le choc après le suicide

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publié le 15 septembre 2007 à 9h39

Au téléphone, le délégué syndical CGT avait l'air combatif. Puis il s'est mis à pleurer. Hier, les salariés de la chaîne de distribution à bas prix Ed étaient encore sous le choc. Mardi soir, des employés de Persan (Val-d'Oise) ont retrouvé leur chef de magasin pendu dans la réserve. L'homme était divorcé et vivait chez sa soeur. Aussitôt, la direction a assuré dans un communiqué qu'elle ferait «tout pour comprendre». Ajoutant : «Les accusations formulées par certains syndicats sont indécentes et infondées. A l'évidence, ces personnes n'ont pas eu connaissance des démarches pour aider ce collaborateur.» Selon la CGT, le salarié était sous le coup d'une procédure disciplinaire. «Eu égard aux conditions de travail lamen­tables et aux relations sociales désastreuses dans la société Ed, nous redoutons que ce drame personnel ait un lien direct avec le travail», affirme un texte de la CFDT commerce. Le délégué syndical parle de méthodes de management «brutales». Un syndicaliste a déjà porté plainte à la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) après le licenciement de sa compagne, évincée selon lui à cause de leur relation. Ce que la Halde a reconnu. «La première chose que m'a dite une collègue quand je lui ai annoncé le suicide, c'est qu'elle y avait pensé récemment», a conclu le délégué.

L'appel de Renault a été rejeté par la CPAM des Hauts-de-Seine, qui a confirmé le classement comme accident du travail du