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Libération
Interview

«La désertification est un phénomène réversible»

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publié le 15 septembre 2007 à 9h39

Madrid

de notre correspondant

L

'Algérien Rajeb Boulharouf est le coordinateur de la convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, il revient sur la conférence internationale qui s'est tenue sur le sujet et qui s'est achevée, vendredi, à Madrid.

Pourquoi la lutte contre la désertification, un enjeu vital, semble-t-elle aussi laborieuse ?

Je ne suis pas d'accord. On a réuni 191 pays et su convaincre que la désertification n'est pas un simple problème environnemental ne touchant que les pays pauvres. On part de zéro, et la situation est grave. Plus de 200 millions de personnes sont concernées, et 1,2 milliard vivent dans des zones à risque, soit un tiers de la superficie planétaire. La désertification cause des pertes annuelles globales de près de 48 milliards de dollars [34,6 millions d'euros, ndlr]. C'est un fléau qui nécessite une gouvernance mondiale. Fini le temps où les pays riches pouvaient voir ce mal comme lointain et relevant de la charité envers des pays infortunés. Fini le temps du consensus mou. Place à la détermination de priorités pour être efficace.

Madrid peut-il parvenir à servir de déclic ?

Il nous faut commencer par fixer des paramètres communs qui permettent d'évaluer la désertification en Bolivie, au Kazakhstan, au Niger ou ailleurs. De la même façon que, pour le changement climatique, on détermine par exemple des plafonds pour les émissions de gaz à effet de serre, il faudra établir, pour la désertification, des indicateur