Kiev (Ukraine)
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Après quinze années de palabres politico-économiques, la saga du «sarcophage» permanent qui devrait chapeauter le réacteur numéro 4 de Tchernobyl semble tirer à sa fin. C'est le consortium français Novarka qui a remporté l'appel d'offres devant son concurrent américain CH2M Hill. Constitué à parts égales des sociétés Bouygues et Vinci, Novarka est associé dans l'affaire à des entreprises allemandes et ukrainiennes.
Hier, les heureux élus de l'appel d'offres ont enfin pu signer le contrat mettant en branle le plus important chantier de l'histoire de l'Ukraine indépendante : 430 millions d'euros pour construire, entre 2009 et 2012, un sarcophage de 20 000 tonnes assez grand pour accueillir debout la statue de la liberté.
Monstre. L'ouvrage est démesuré : large de 250 mètres et haut de plus de 100 mètres, il sera monté près de la centrale, pour ensuite être glissé par rail jusqu'à sa destination finale, permettant ainsi aux ouvriers de construire le monstre sans devoir se risquer à proximité du réacteur incendié.
Avant même sa construction, l'aventure du sarcophage n'a pas été de tout repos. Initié en 1992 par l'Etat ukrainien, le projet devait être rapidement lancé pour remplacer la structure «temporaire» toujours en place. Mais les turpitudes de la vie politique ukrainienne ont retardé d'autant la mise en route du projet. «Chaque changement de ministre ou de gouvernement entraînait dans les faits une remise à plat du pro