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Libération

Comment Northern Rock a frôlé la ruine

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publié le 19 septembre 2007 à 9h43

Pour Northern Rock, le pire semble être passé. Après trois jours de panique totale, les clients étaient moins nombreux hier à se presser devant les agences de la banque britannique pour retirer leurs avoirs. La quasi-nationali­sation de fait opérée par le gouvernement britannique - Alistair Darling, le ministre des Finances, s'est engagé ­lundi à garantir tous les dépôts de l'établissement en quasi-fail­lite - a fini par rassurer les épargnants. Pourtant, cet épisode soudain - qui rappelle le Wall Street d'après le Jeudi noir de 1929 - ne peut être interprété comme une simple panique. La crise née en août des défauts de paiement sur les crédits à risque, rôde toujours. Retour sur cette quasi-faillite.

Une victime idéale ?

Ce n'est pas une coïncidence si Northern Rock a été le premier établissement britannique touché. C'est en fait le plus fragile. Avec 6 000 employés, l'entreprise est une petite ­banque, non adossée à un grand groupe. Issus des building societies, ces établissements mutualistes datant de l'époque victorienne, et offrant des prêts immobiliers ­attractifs aux particuliers, Northern Rock a profité des réformes des ères Thatcher et Blair pour s'adapter à l'évolution du secteur financier. En prenant le statut de Public Limited Company en 1997, elle est devenue une société anonyme cotée en Bourse. Et s'est mise à offrir la gamme traditionnelle des services bancaires (cartes de crédit, assurances.).

Seulement, elle a gardé un visage spécifique : 77 % d