Ce Grenelle, c'est pour lui comme une négociation sur mesure. Bernard Saincy, 51 ans, est l'animateur du collectif développement durable de la CGT, créé en 2002. Depuis la mi-juillet, il coordonne le travail de la vingtaine de personnes impliquées dans les différents ateliers, tout en participant aux discussions du groupe «compétitivité et emploi». Avec la conviction que les salariés doivent être au coeur des débats.
Au sein du syndicat comme dans les négociations, il martèle sa volonté de réconcilier environnement et question sociale. «On ne peut plus évacuer les problématiques environnementales au nom de la défense de l'emploi, dit-il. Il faut organiser les transitions sociales pour faire accepter les transformations du modèle productif.»
Ce Parisien souriant n'est pas venu au développement durable par amour de la nature. C'est au long de son parcours professionnel et militant qu'il a développé cet intérêt. Diplômé d'une école de commerce, chercheur à Gaz de France, il milite à la CGT depuis 1981, y est permanent depuis plus de dix ans. Il s'intéresse à la responsabilité sociale des entreprises - il y a consacré un livre - et peu à peu, via les questions de santé au travail notamment, étend son champ d'intérêt à l'environnement.
Sa prise de conscience s'accélère au début des années 2000. Il est alors frappé par les causes communes d'une série de crises et de catastrophes (Enron, Metaleurop, AZF, Erika.). «Comme une multiplication de signaux des consé