Les mémoires d'Alan Greenspan sortent à point nommé. Au moment où sa présidence à la tête de la Fed - la Banque fédérale américaine - est rééxaminée avec un regard critique après la crise des subprimes, son ouvrage The Age of the Turbulence vient lustrer son costume de gourou de Wall Street. Celui qui a été surnommé «l'oracle» par les marchés financiers, suspendus à ses prévisions pendant dix-huit ans a présidé à la plus longue période de croissance des Etats-Unis. Et tient à ce qu'on ne retienne de son exercice que ce bilan exceptionnel. Mi-autobiographie, mi-testament économique, son pavé de 500 pages s'est hissé au top des ventes de Amazon.com dès lundi. Alan Greenspan, 81 ans, raconte une success story à l'américaine. Ou comment un jeune clarinettiste de jazz, qui lisait des livres d'économie entre deux sets, est devenu l'économiste en chef des Etats-Unis pendant près de trente ans, comme conseiller à la Maison Blanche, puis président de la Fed, du krach d'octobre 1987 à la récession post-11 Septembre, en passant par l'éclatement de la bulle technologique. Mais ce sont ses règlements de compte qu'ont retenus les médias : avec George W. Bush et les républicains. Le premier, qu'il rencontrait une fois par semaine, mais que l'économie avait l'air d'ennuyer, n'était préoccupé que par ses promesses électorales de baisse d'impôts. Les seconds ont lâchement laissé filer les déficits. La critique est facile, maintenant que Bush est impopulaire : Greenspan
Critique
L'âge critique
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par Isabelle DURIEZ
publié le 20 septembre 2007 à 9h44
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