La Commission européenne est bel et bien décidée à avoir la peau des grands groupes énergétiques comme EDF, Gaz de France ou encore les allemands E.ON et RWE. Elle est passée à l'attaque, hier, en adoptant un nouveau paquet législatif sur la libéralisation des marchés du gaz et de l'électricité dont la mesure phare vise à séparer complètement la propriété et l'exploitation des réseaux des activités de production et de distribution. Ce qui revient concrètement à démanteler les grands groupes qui sont à la fois producteurs, transporteurs et distributeurs. Mais rien ne dit que Bruxelles arrivera à ses fins. Décryptage.
Pourquoi séparer transport et distribution ?
Les marchés de l'électricité et du gaz sont totalement libéralisés depuis juillet. Mais le marché reste fortement concentré entre les mains des anciens monopoles. La faute à ces derniers, selon Bruxelles : ils n'auraient aucun intérêt à investir, au-delà de leurs besoins, dans de nouvelles lignes à haute tension ou dans des gazoducs. Or, l'Europe manque de connexions notamment transfrontalières. Ces opérateurs n'ont pas non plus intérêt à fournir un accès à leurs réseaux à leurs concurrents. «C'est un peu comme un supermarché qui a ses propres produits et qui ne veut pas faire de la place dans ses rayons pour d'autres marques», a expliqué le président de la Commission José Manuel Barroso. Bruxelles en conclut que la simple séparation juridique, qui existe actuellement, ne permet pas d'éviter ces conflits d'intér