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ABN Amro doit se choisir un bourreau

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Banque. Hier, le groupe néerlandais, sous le coup de deux offres de rachat, a réuni ses actionnaires.
publié le 21 septembre 2007 à 9h45

Rotterdam

envoyée spéciale

Al'entrée de la grande salle de conférence De Doelen, hier matin, au centre de Rotterdam, des employés d'ABN Amro, la seconde banque néerlandaise, distribuaient des tracts. «ABN Amro, tout seul, c'est encore possible», pouvait-on lire sur l'un d'eux. Réunis en assemblée générale extraordinaire, les actionnaires d'ABN Amro ont été informés dans le détail des deux offres concurrentes de rachat. Deux projets que le conseil d'administration de la banque juge non recommandables. La fusion proposée par le groupe britannique Barclays cadrerait mieux avec la stratégie de la banque mais s'avère «trop basse» du point de vue financier. Plus alléchante, avec ses 93 % en li­quide, l'offre conjointe de Royal Bank of Scotland (RBS), du groupe belge Fortis et de l'espagnol Santander pré­sente de son côté un grave inconvénient : elle revient à un arrêt de mort. Le plan du trio européen consiste en effet à dépecer ABN Amro et à se partager les restes, en supprimant 16 000 emplois (contre 12 000 pour l'option Barclays), sur des effectifs mondiaux de 100 000 personnes.

La perspective du démantèlement, à l'horizon de la clôture des offres, le 5 octobre, effraie tellement les syndicats néerlandais qu'ils se sont mis à rêver d'une autre solution : reprendre eux-mêmes leur banque. Depuis début septembre, le syndicat de cadres De Unie (80 000 membres), fait campagne. Sur un site Internet intitulé No people no profit (zéro client, zero profits), il recueil