Fuites, polémiques et contre-communiqués. L'affaire des chiffres du chômage a encore frappé. En juin, le gouvernement confiait aux Inspections génerales des finances (IGF) et des affaires sociales (Igas) une mission chargée d'évaluer la mesure du chômage en France et d'élaborer des propositions pour en améliorer la fiabilité. Elles devaient remettre leurs conclusions à Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, lundi. Mais les premières conclusions du rapport ont fuité vendredi dans la presse. Et sont rapidement devenues l'objet de surinterprétations et de controverses, sur un nouveau mode de calcul qui ferait augmenter le taux de chômage de 0,3 à 0,4 %.
Disséqué. La polémique sur les chiffres du chômage date de la campagne présidentielle. Le collectif de statisticiens ACDC (les Autres Chiffres du chômage) et des syndicats de l'Insee, de l'ANPE et de la Dares, chargés du calcul des statistiques de l'emploi, profitent de la période pour faire éclater une bombe : le chômage serait bien plus élevé que dans les communiqués officiels du gouvernement. Pire, ce fameux pourcentage, chaque mois disséqué par les politiques et les journalistes, ne voudrait plus rien dire du tout.
Un rapport est donc commandé à l'IGS et l'Igas pour faire la lumière sur cette épineuse affaire de chiffres. Qui préconise carrément d'imaginer un nouvel indicateur de mesure du chômage désormais trimestriel, et non plus mensuel. Il préciserait chaque fois la marge d'erreu