Larvée, souterraine, invisible. la crise financière actuelle n'en finit pas de faire des ravages. Par à-coups : à la fois brutaux et inattendus. On a cru la crise des subprimes sous contrôle début septembre mais le sauvetage en urgence, la semaine dernière, de la banque anglaise Northern Rock a pris les marchés, une fois de plus, au dépourvu. Economiste américain, James Galbraith décrypte les enjeux d'une possible régulation des marchés.
Les images des files d'attente de la banque Northern Rock au Royaume-Uni font-elles planer le spectre d'un 1929 bis ?
La crise était inévitable, et la contagion, réelle. On a vu des scènes de panique en Grande-Bretagne, sur fond d'irrationalité, de crise de confiance, de défiance enracinée. Ce n'est que le début d'une crise bancaire qui peut rappeler 1929, mais qui serait invisible. Les effets sur l'économie réelle se vérifient déjà avec la chute libre du marché du logement et bientôt sur la consommation et peut-être sur l'emploi. Cela affectera les pays qui exportent vers les Etats-Unis. En baissant les taux d'intérêts, la Fed, la Banque centrale américaine, utilise le seul levier qu'il lui reste, et cela peut préserver les Etats-Unis d'une crise majeure. Mais si on pousse les prédictions d'un «scénario du pire», où des taux à zéro ne suffiraient plus à enrayer la crise, alors, là.
Mais les oracles de l'économie nous disent que les «fondamentaux sont bons», que «les entreprises sont prospères», que la «croissance mondiale est solide» .
Oui, mai