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Libération

Des Sud-Coréens devant Lafarge

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publié le 25 septembre 2007 à 9h47

A l'heure de la mondialisation, il faut parfois voyager pour manifester. C'est ce qu'ont fait trois Sud-Coréens, ex-salariés d'un sous-traitant de Lafarge. Ils ont parcouru 10 000 km et se donnent rendez-vous tous les jours depuis le 7 septembre au 61, rue Belles feuilles, siège du cimentier à Paris.

Depuis que leur employeur, Woojin, sous-traitant de Lafarge, a mis la clef sous la porte en mars 2006, ces quatre salariés (l'un d'entre eux est resté en Corée) exigent d'être réembauchés par le groupe en Corée. Mais la firme française argue que les Sud-Coréens refusent toutes propositions. «Je leur ai fait au moins trois propositions d'embauches chez d'autres sous-traitants», insiste Frédéric de Rougemont, PDG de Lafarge Halla Cement, en Corée. Des offres que les trois hommes n'auraient pas jugées acceptables. D'après eux, ­Lafarge fait pression pour qu'ils abandonnent leur adhésion syndicale : «Depuis dix-huit mois, un par un, les autres employés quittent le syndicat et retrouvent un emploi. Les seuls qui n'ont pas été reclassés c'est nous, les syndicalistes.»

Selon les ex-salariés, âgés de 32, 33 et 42 ans, le patron de Woojin a fermé l'entreprise sur ordre de Lafarge, suite à la création du syndicat le 7 mars 2006. Là encore, Frédéric de Rougemont s'inscrit en faux : «La décision du patron de Woojin de ne pas reconduire son contrat avec Lafarge date de fin 2005. C'est pour cela que le syndicat s'est créé trois mois plus tard. Ce n'est pas l'inverse.»

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