Menu
Libération
Interview

«Les fonds d'Etat sont des boucs émissaires idéaux»

Article réservé aux abonnés
par Grégoire Biseau et Christian CHAVAGNEUX
publié le 1er octobre 2007 à 0h26

Dubaï et le Qatar prennent le contrôle de la Bourse de Londres, la Russie s'invite, via une banque publique, au capital d'EADS, la Chine annonce, samedi, le lancement officiel de son fonds d'Etat doté de 200 milliards de dollars, China Investment Corp. (CIC). Pas un jour sans que ces fonds d'investis­sement d'un nouveau genre - ils sont détenus en propre par des Etats - ne fassent parler d'eux. ­Economiste, Nicolas Véron décrypte les quesrtions que soulèvent ces nouveaux acteurs de la finance ­internationale.

Ces fonds souverains existent, pour certains d'entre eux, depuis longtemps. Pourquoi font-ils peur aujourd'hui ?

Ils existent depuis longtemps, mais leur croissance n'a pas été régulière. Il y a eu plusieurs vagues. Une première dans les années 70, portée par les pétro­dollars. Puis, après une accalmie due notamment au contre-choc pétrolier des années 80. On est en train de vivre une nouvelle vague. Elle a deux sources : D'abord les prix élevés du pétrole. Ils provoquent le retour des pétrodollars dans les pays du Golfe, mais aussi en Russie. L'autre élément réside dans les grands déséquilibres macroéconomiques actuels, notamment celui des balances commerciales. Grâce à ces déséquilibres, les économies asiatiques ont aujourd'hui beaucoup d'argent dans leurs caisses. Et elles réfléchissent à la meilleure façon d'investir leur argent.

Combien pèsent ces fonds souverains ?

Cela dépend de la définition qu'on leur donne. Grosso modo, on les évalue à 2 000 milliards de dollars (1