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Libération

Travailler plus pour gagner pneu

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publié le 2 octobre 2007 à 0h27

Compiègne (Oise)

envoyé spécial

Ciel gris et bas. Une odeur de pneu brûlé flotte autour de l'usine. Le mélangeur de gomme ronronne, à peine couvert par la sonnerie de midi. Clairoix, dans la banlieue de Compiègne : par petits groupes, les salariés de Continental, fabriquant allemand de pneumatiques, rejoignent le self. Décor classique d'une usine normale, dans une banlieue industrielle des plus communes. Classique ? Pas tout à fait. Car c'est ici, sur ce site industriel de l'Oise, que sera inauguré le «travailler plus pour gagner plus». Un accord, signé le 12 septembre entre ­la direction et la CFTC, a programmé le retour aux 39 heures pour la moitié des 1 200 salariés.

Un compromis qui est «avant tout un projet industriel», explique Thierry Wipff, directeur de l'usine. Gêné par la médiatisation du texte, ce dirigeant qui ne «fai[t] pas de politique» cherchait surtout, insiste-t-il, à réorganiser la production. Il avoue que le dispositif Sarkozy «a mis de l'huile dans les rouages» d'un projet âprement négocié depuis quatorze mois et refusé par les salariés lors d'un referendum en février.

Concrètement, l'augmentation du temps de travail est d'une heure trente par semaine. Depuis la seconde loi Aubry sur la réduction du temps de travail (RTT), les salariés travaillaient 37,5 heures, dont 35 heures de travail effectif. Le nouvel accord prévoit un passage aux 40 heures, dont une heure sera compensée par 6 jours de RTT. Au final, les 650 salariés en 3 x 8