C'est un coup de poing qui fait voler en éclats la propagande menée en faveur des biocarburants. Blé, colza, tournesol au Nord ; soja, maïs, palmier à huile ou canne à sucre au Sud sont présentés comme une panacée écologique, une réponse verte à l'épuisement des ressources pétrolières. Le livre pamphlet de Fabrice Nicolino, journaliste au magazine Terre sauvage, démonte les contre-vérités enrobant ce qu'il appelle des «armes de mort».L'auteur s'en prend au mot biocarburant. «Falsification», dit-il, car leur production nécessite un usage massif d'engrais et de pesticides, prolongeant ainsi une agriculture industrielle néfaste à l'environnement. De plus, c'est au prix du massacre des dernières forêts tropicales que déferlent les biocarburants. Entre 1985 et 2000, le développement des plantations de palmiers à huile a été responsable de 87 % de la déforestation en Malaisie. Quant à l'Indonésie, deuxième producteur mondial, elle a perdu 72 % de sa surface forestière primaire. En outre, réputés économes en émission de gaz à effet de serre, les biocarburants se révèlent, selon divers études (dont celles de Paul Crutzen, Nobel de chimie), plus néfastes pour le climat que le pétrole ! Le pire semble, aux yeux de Nicolino, le risque d'aggravation de la faim dans le monde. Le boom de ces carburants, avec la flambée des céréales, déstabilise déjà le marché mondial de l'alimentation. Dramatique pour les 2,7 millions d'hommes qui vivent avec moins de deux
Critique
Pseudo-biocarburants
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par Eliane Patriarca
publié le 5 octobre 2007 à 0h33
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