«Transparent» , mais «pas convaincant». Philippe Marini, le rapporteur UMP de la commission des Finances du Sénat, a résumé vendredi le sentiment général après l'audition de Thierry Breton, ex-ministre de l'Economie et de ses anciens subordonnés, à propos du scandale des délits d'initiés du groupe aéronautique EADS qui auraient été commis en mars 2006. L'ex-locataire de Bercy a répété : «L'Etat a eu un comportement exemplaire.» Mais il a paru si gêné par les questions des parlementaires que son audition a fait naître de nouvelles interrogations sur son degré de connaissance de l'affaire ainsi que celui des ex-dirigeants et actionnaires d'EADS.
Sur le fond, l'argumentation de Breton tient en deux points. D'abord, il ne pouvait rien faire, contraint par un pacte d'actionnaire rédigé lors de la création d'EADS par ses prédécesseurs Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. Il n'y avait pas de représentant de l'Etat au conseil d'administration et il ne pouvait pas interdire à Lagardère et à Daimler de vendre leurs actions. Ensuite, il n'était pas au courant de grand-chose. Certes Manfred Bischoff (Daimler) et Arnaud Lagardère sont venus, en novembre 2005, l'informer de leur intention de céder leurs parts (7,5 % du capital chacun). Mais ils n'étaient pas certains de passer à l'acte. Breton avait alors signifié sa «très grande réserve». Certes, c'est la Caisse des dépôts - un organisme public - qui a racheté une partie des actions de Lagardère, mais