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Libération

L'Imprimerie bradée puis rachetée à prix d'or

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Patrimoine. L'Inspection des finances pointe les mauvaises affaires de l'Etat.
publié le 11 octobre 2007 à 0h42

L'Etat a bradé son patrimoine en vendant à vil prix, au fonds d'investissement américain Carlyle, les locaux de l'Imprimerie nationale situés rue de la Convention, à Paris. C'est ce que révèle un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) commandé par le ministre du Budget, Eric Woerth, et publié hier par le Figaro. Ces immeubles, de 30 000 m 2 , ont été cédés pour 85 millions d'euros en juin 2003. Selon l'IGF, en procédant autrement, l'Etat aurait pu en tirer «120 millions d'euros». «Le manque à gagner» est donc «de 35 millions».

Gâteau. Le 31 juillet, Libération révélait que ces bâtiments aux grandes baies ­vitrées, typiques de l'architecture industrielle du début du XX e  siècle avaient «été vendus à bas prix en 2003». «L'imprimerie nationale c'est un site unique, 85 millions d'euros ça me parait peu», témoignait un expert immobilier. Et pour cause : Carlyle a payé 2 800 euros du m 2 des locaux situés dans l'un des meilleurs quartiers de la capitale (il fallait alors compter 4 315 euros du m 2 pour l'habitat et le bureau est encore plus cher). Cerise sur le gâteau : l'IGF mentionne que Carlyle a ­bénéficié de conditions de paiement particulières. Le règlement n'est intervenu que début 2006, presque trois ans après la signature du compromis de vente.

«Gâchis». L'histoire ne s'arrête pas là. Mi-2007, l'Etat a racheté ces bâtiments pour y loger les services du ministère des Affaires étrangères. Montant de l'acquisit