New York
de notre correspondante
Richard Bierbaum, surnommé «Chip», n'était peut-être pas un trader fou, mais sans aucun doute un mégalo. A 26 ans, le jeune trader à l'origine d'une perte record pour la banque Calyon, se considère comme le golden child de la branche new-yorkaise, une star montante admirée par ses chefs. Depuis Paris, cela ferait rire si sa bévue n'allait coûter - en pleine crise des subprimes - un troisième trimestre désastreux à la banque d'investissement du Crédit agricole. «En fait, il ne s'était jamais distingué jusqu'à nous faire perdre 250 millions d'euros», note un haut responsable.
Dans une interview qu'il a donné à Bloomberg, le trader qui se retrouve cité au côté de Nick Lesson, qui avait provoqué la faillite de la Baring, n'a pas froid aux yeux. Alors qu'il n'avait qu'une seule expérience de trading avant de rejoindre Calyon en mars, il accuse ses chefs et annonce avoir fait appel à un avocat pour laver son nom. «C'est ma parole contre la leur.» La porte-parole de Calyon à Paris, Anne Robert, maintient qu'il s'agit d'un«incident isolé», résultat «d'un salarié qui a dépassé les limites et n'a pas respecté les procédures de risques». Bierbaum refuse, lui, de porter le chapeau et dit avoir envoyé des rapports quotidiens à ses superviseurs, ainsi qu'au département de gestion des risques.
Le fait que Calyon ait licencié cinq de ses supérieurs, décimant le cabinet new-yorkais, confirme qu'il y a eu négligence de