La défense de Thierry Breton dans l'affaire EADS va devenir de plus en plus compliquée. L'ancien ministre de l'Economie explique depuis dix jours qu'il ignorait tout de la cession des actions Lagardère à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Il aurait appris «par la presse», soit le 10 avril, la concrétisation d'une opération qui s'est traduite par une perte de 126 millions d'euros pour la CDC. Mais voilà, sa ligne de défense a été mise à mal hier par le rapport rédigé par l'Inspection des finances à la demande de Christine Lagarde, et rendu public par la ministre de l'Economie lors de son audition devant la commission des finances du Sénat.
Tout en exonérant les services de l'Etat, le texte rédigé par Bertrand Schneiter, inspecteur général des finances, indique que la CDC avait été mentionnée comme acquéreur des actions EADS de Lagardère, dès le 21 février 2006 dans un mémo circulant à Bercy. La révélation s'est faite en direct devant la presse et les sénateurs.
«De gré à gré». La ministre et l'inspecteur des finances sont arrivés à 19 h 15 au Sénat. Et ce n'est qu'à ce moment que le rapport a été distribué. Sans surprise, il comporte de longs développements pour justifier «la qualité de l'action des services» de l'Agence des participations de l'Etat (APE) et du Trésor. Mais la révélation se trouve page 9. «Lors de mes investigations, écrit l'inspecteur, l'APE a fait état devant moi d'un document daté du 21 février, qui lui aurait été rem