Thierry Breton a décidément un aplomb formidable. Vendredi, dans les colonnes du Monde, il a balayé d'un revers de mains les révélations de l'Inspection des finances concernant son degré d'information du dossier EADS. Selon le rapport commandé par Christine Lagarde, et rendu public jeudi soir, Bercy a été mis au courant dès le 21 février 2006 via un mémo transmis par Lagardère que la Caisse des dépôts (CDC) devait acquérir une partie des actions EADS vendues par le groupe (Libération de vendredi). Ce qui démentait la version que l'ancien ministre défendait jusque-là. «Je l'ai appris par la presse», soit le 10 avril 2006, avait-il déclaré il y a dix jours lors d'une audition au Sénat.
Mais tout le monde avait dû mal écouter. Selon Breton, en effet, le «rapport confirme l'intégralité» de ses «déclarations». Il n'a appris que la CDC avait «décidé d'acquérir 2,25 % d'EADS que le jour où l'information a été rendue publique». Et de développer sa ligne de défense. D'abord, le mémo ne lui était «pas destiné», ensuite, c'était normal que ce texte évoque la Caisse des dépôts, l'institution étant «approchée» à chaque fois qu'il y a une «opération de cession de titres importante». Mais l'ancien ministre n'ose pas affirmer qu'il n'a pas lu ce mémo, ni qu'aucun conseiller ne lui en a parlé. Existerait-il un exemplaire de ce texte annoté de sa main ?
En attendant de nouvelles