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Libération

Fêter l'A 380 pour garder le moral

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publié le 16 octobre 2007 à 0h48

Les écrevisses en brochettes et le vin blanc des côtes de Blaye étaient du meilleur goût. «Mais ce n'est pas le top, explique-t-on à l'organisation. Ordre était donné par les services de communication de faire de cette journée une grande manifestation, certes, mais «basique et modeste». A l'instant où cette confidence nous est faite, le rideau s'ouvre sur la piste : un tracteur tire l'A 380 pour présenter le paquebot des airs au public du Delivery Centre à Colomiers.

La première livraison du premier gros-porteur d'Airbus à Singapore Airlines, hier à 10 heures, aura été l'occasion d'un exercice particulier, tout en douceur diplomatique. Il s'agissait pour Airbus d'en faire «une grande fête», mais toute «à l'économie».

Pouce. «Bravo, bravo, bravo !» Le patron d'EADS, Louis Gallois, est content. Le patron d'Airbus, l'allemand Tom Enders, est content; à la demande d'un photographe, il accepte de lever le pouce en descendant de l'avion. Le patron de Singapore Airlines, Chew Choon Seng, est content. Bronzé et tout sourire, Arnaud Lagardère, l'homme qui a vendu les actions d'EADS à la Caisse des dépôts et consignations avant qu'elles ne dégringolent en Bourse, est content aussi. De toute façon, les mécontents n'étaient pas là.

Hier, les syndicats d'Airbus regardaient ailleurs. Soit qu'ils ne voulaient pas «jouer contre [leur] boutique», comme la CFTC. Soit que leur leader était «en vacances en Egypte» justement ce jour-là, tel Jean-Fra