Après l'accord de la FNSEA sur un gel des cultures OGM et au lendemain de la publication d'un rapport de Greenpeace multipliant les témoignages jugeant impossible la coexistence des filières avec et sans OGM (1), Philippe Meurs, à la tête de Jeunes Agriculteurs (50 000 adhérents), réagit.
Acceptez-vous aussi un gel des cultures transgéniques ?
La FNSEA est prête à faire une pause à condition qu'une loi soit adoptée très vite, avant les semis du printemps. Un gel à relativiser, donc, car les semis de maïs commencent en avril. Chez les Jeunes Agriculteurs, nous avons une position moins catégorique que celles du débat actuel, polarisé entre les anti et les tout-OGM.
La loi devra bien trancher.
Oui, mais il est possible de réfléchir au cas par cas, selon les espèces de plantes. Par exemple, la situation n'est pas la même pour le maïs [la culture de maïs transgénique Mon810 est autorisée en France depuis 2006, ndlr] et le colza. Ce dernier est un crucifère [la famille des choux] et, contrairement au maïs, il a des espèces cousines qui lui ressemblent. La culture de colza transgénique peut donc présenter plus de risques, une contamination pouvant se produire d'une espèce cultivée à une espèce sauvage.
Vous êtes donc pour la mise en culture du maïs OGM dès la campagne prochaine ?
Oui, nous voulons pouvoir cultiver les espèces sans risque, et continuer la recherche sur les autres cultures. C'est aussi un enjeu de compéti