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Reculer sur le principe de précaution ?

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publié le 17 octobre 2007 à 0h50

Quand un principe philosophique bouscule les sphères économiques et scientifiques, cela peut être explosif. La commission Attali s'est distinguée en proposant de retirer le principe de précaution de la charte de l'environnement, adossée à la Constitution depuis 2005, au motif qu'il serait un frein à la croissance. Cette recommandation a fait l'objet d'une lettre adressée à Nicolas Sarkozy pour «l'alerter sur les dangers de ce principe», qu'Attali qualifie de «principe d'imprécation». «Il confère à l'Etat, note-t-il, une attitude de prudence, et donc d'interdiction», qui aurait un impact «catastrophique» sur l'innovation et «négatif sur l'économie». Cela a suscité une levée de boucliers, notamment du ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, et de sa secrétaire d'Etat, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a jugé cette position «réactionnaire». Pour elle, l'environnement ne constitue pas une limite mais une chance pour la croissance.

Il faut dire que cette dernière protège là son «bébé», elle qui avait âprement défendu la charte de l'environnement en 2003 contre son propre camp. Au final, c'est Chirac qui avait tranché sur l'intégration du principe de précaution - mais aussi du pollueur-payeur - dans la charte. A l'époque, des scientifiques avaient signé une pétition contre son adoption, oubliant qu'il s'agit d'un principe philosophique, entériné en 1992 dans la convention de Rio. Il dit que «l'absence de certitudes, compte tenu d