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Libération

A Drancy, le débat tourne en rond

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publié le 18 octobre 2007 à 0h52

La «révolution écologique», annoncée en grande pompe par Borloo au début de l'été, présente le défaut des révolutions en général : séduisante en théorie, elle coince en pratique. Pour de nombreux participants au Grenelle de l'environnement délocalisé hier à Drancy, en Seine-Saint-Denis, c'est clair : «On ne fera pas la révolution aujourd'hui !» Bruno Haas, auteur de ces propos gentiment moqueurs, est agriculteur dans un village de l'Oise. Il tenait à assister aux ateliers et débats organisés en régions, dernière étape du Grenelle avant la grand-messe nationale des 24 et 25 octobre. Déception : pour lui, qui participait dans la matinée à un atelier sur les modes de production durables, «il n'y a pas eu de surprise, chacun a dit ce qu'on savait qu'il allait dire».

Jeu télévisé. La véritable surprise, c'est qu'à Drancy, ville sur-urbanisée de la banlieue parisienne, le débat démarre sur les produits à utiliser pour entretenir son jardin. Une bonne partie du millier de participants sont des agriculteurs des départements voisins ou des retraités. «Je m'étonne qu'il n'y ait pas plus de jeunes», intervient un étudiant dans la salle, en guise de question adressée à l'ancienne ministre de l'Environnement, Dominique Voynet. Celle-ci, présidente du groupe sur la «démocratie écologique», élude la remarque d'un «ni d'handicapés, de personnes issus de l'immigration».

Tout de même, Voynet a perçu «l'amertume et la perplexité» de certaines interventions. A l