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Libération

L'Amérique du Sud lance son FMI

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publié le 20 octobre 2007 à 0h56

Rude baptême pour Dominique Strauss-Kahn, le nouveau big boss du Fonds monétaire international (FMI). Alors que le FMI et la Banque mondiale tiennent leur assemblée annuelle ce week-end, à Washington, l'Amérique du Sud choisi de défier les deux vénérables institutions. Un objectif : s'affranchir de leur tutelle avec la création de la «Banque du Sud». Annoncée le 8 octobre à Rio, par les ministres des Finances de sept pays (Brésil, Argentine, Venezuela, Bolivie, Equateur, Uruguay, Paraguay), la nouvelle institution sera opérationnelle dès 2008 et financera en priorité des projets d'infrastructure dans la région.

Alternative. Cette Banque du Sud est une victoire pour Hugo Chávez. Depuis l'an dernier, le président du Venezuela, leader de la gauche radicale latino-américaine, défendait une alternative aux deux institutions, accusées d'être alignées sur Washington et d'imposer aux pays en développement des potions libérales. Il a convaincu sans peine son homologue argentin, Néstor Kirchner, dont le pays n'a plus qu'un accès limité au crédit international depuis le moratoire sur sa dette, en 2001. La Bolivie, l'Equateur et le Paraguay, parents pauvres du continent (et disciples de Chávez pour les deux premiers) ont suivi. Chef de file de la gauche modérée, le Brésil de Lula était, lui, réticent.

Plutôt que de créer une nouvelle institution financière, Brasília préférait établir une coopération entre sa propre banque de développement - l'une des plus grandes au monde - et celles dont