Et revoilà, la question des salaires (exorbitants) des patrons. Aux Pays-Bas, elle vient clôre le long feuilleton financier de la mort programmée de la banque ABN Amro. Avec, en ligne de mire, les émoluments de Rijkman Groenink, le PDG démissionnaire de la vénérable institution. La plus ancienne banque néerlandaise, a changé le 17 octobre de propriétaire. Ses actionnaires avaient le choix entre une fusion avec la banque britannique Barclays et la vente à un trio de banques européennes mieux offrant, mais qui s'est promis de démanteler le groupe financier néerlandais - quitte à supprimer 19 000 emplois à travers le monde.
Plus-value. A la clôture des offres, le 5 octobre, 86 % des actions ont été vendues au trio européen, formé par Royal Bank of Scotland (RBS), les banques belge Fortis et espagnole Santander. Les actionnaires d'ABN Amro ont engrangé une plus-value substantielle. Après avoir stagné pendant cinq ans autour de 20 euros, le cours de l'action n'est remonté qu'à partir de janvier, avec les rumeurs de rachat. Le 5 octobre, le titre ABN Amro s'échangeait à 35,60 euros - portant la transaction, colossale, à 71 milliards d'euros.
Les Néerlandais se sont pliés à la dure loi du marché. Bernard Wientjes, le patron des patrons, a bien évoqué un «grand choc», mais ABN Amro a disparu le 11 octobre de la Bourse d'Amsterdam sans grandes lamentations. En revanche, le profit personnel de 20 millions d'euros engrangé par Rijkman Groenink, le PDG démissionnaire d'ABN Amro, pa