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Libération

Délit d'initié, la justice peine à savoir

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publié le 22 octobre 2007 à 0h58

Cette semaine, l'affaire EADS continue. Jeudi, Arnaud Lagardère est entendu par la Commission des finances de l'Assemblée nationale. L'occasion peut-être de revenir sur le volet «délit d'initié» de ce dossier. Et de reposer la question, pendante depuis que le scandale a éclaté en juin 2006 : les actionnaires d'EADS (dont Lagardère) et ses anciens dirigeants (dont Noël Forgeard, l'ex-PDG), savaient-ils, quand ils ont vendu leurs actions du groupe aéronautique, en mars et avril 2006, qu'EADS aurait des difficultés industrielles, à savoir des retards dans la production des A380 ? Information qui, une fois rendue publique, avait provoqué une baisse de 26 % du cours de l'action.

Dernières révélations. Autrement dit, Lagardère, Forgeard et compagnie détenaient-ils une «information privilégiée», et l'ont-ils utilisée à leur profit ? Autant de conditions qui permettent de définir un délit d'initié. Malgré toutes les dernières révélations, il serait extraordinaire de voir la justice répondre rapidement à une telle question. D'abord parce que les instructions concernant des affaires financières sont toujours très lentes. L'affaire Vivendi, ouverte en 2002, n'est ainsi toujours pas close.

Ensuite, quelles que soient les qualités des enquêteurs, la preuve absolue d'un délit d'initié est toujours très difficile à établir. Les personnes accusées ont toujours beau jeu de dire, soit qu'elles n'étaient pas en possession d'informations privilégiées, soit qu'elles ne savaient pas que de telles i