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Libération

Le petit Porsche sur le point d'avaler le gros Volkswagen

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publié le 24 octobre 2007 à 1h01

C'était sans doute l'un des plus beaux jours de sa vie. En levant hier la «loi Volkswagen», la Cour européenne de justice permet à Porsche d'avaler le premier constructeur européen, et à Ferdinand Piëch de réaliser deux vieux rêves : unir sous son contrôle les deux marques qui ont fait la gloire de sa famille et inscrire son nom dans la lignée de ses prestigieux ancêtres, Ferdinand et Ferry Porsche. «L'après-guerre prend fin mardi dans le Land de Basse-Saxe», estimait ce week-end le quotidien Tagesspiegel. C'est en effet une loi anachronique que la Cour a reléguée hier aux oubliettes.

Le texte entré en vigueur le 21 juillet 1960, à la privatisation de Volkswagen (VW), apparaît alors comme une garantie pour la démocratie : il assure à l'Etat une influence déterminante sur ce constructeur impliqué dans les crimes nazis. La loi interdit aux actionnaires de posséder plus de 20 % des actions à droit de vote et accorde de facto au Land de Basse-Saxe (dont dépend le site historique de Wolfsburg) une influence déterminante sur l'entreprise. Deux membres du conseil de surveillance, sans l'aval duquel aucune décision stratégique ne peut être prise chez VW, sont choisis par le Land. La loi VW, considérée pendant des années comme un atout pour l'Allemagne post-nazie, s'est vite trouvée dans le collimateur de Bruxelles qui la percevait comme une entrave à la libre concurrence. Une aubaine pour Ferdinand Piëch.

Trône. A 70 ans, le patriarche du clan Porsche règne sur deux empi