De notre correspondante à Lille. C'est l'ordinateur qui le dit : «Vous avez une légère préférence automatique aux personnes blanches.» Quand on se pense ouvert, antiraciste, fraternel, c'est la claque. Ce test, accessible sur le Net (1), est censé révéler ce qu'on ne contrôle pas : nos préjugés favorables envers, par exemple, les Blancs, les Français «de souche», les minces, les hommes, les jeunes. Au détriment des Noirs, des étrangers ou des Français d'origine étrangère, des gros, des femmes, des vieux. Un test qui explique pourquoi les entreprises recrutent en priorité ceux-là aux postes à responsabilité. Ce test d'associations implicites, mis au point à Harvard, est présenté jusqu'à demain soir au Forum mondial pour l'économie responsable, présidé par l'ancien ministre Philippe Vasseur, à Lille. Alors on a testé.
Premier hic, on vous demande de définir votre «race», notion acceptée aux Etats-Unis. Gloups. Deuxième hic, on vous propose un questionnaire concernant ladite «race». Bon. Il faut faire vite, dix minutes, sans réfléchir, en cliquant sur deux touches du clavier. Des visages d'hommes et de femmes dits «noirs» et dits «blancs», et en voiture Simone. Première série, on associe noir avec des mots positifs - joie, merveilleux - et blanc avec des mots négatifs - douleur, affreux -, puis l'inverse. On vous demande de cliquer sur une partie de l'écran, en associant noir avec noir, et blanc avec blanc, sans être troublé. Si on tarde à ass