Bernard Tapie contre le Crédit lyonnais, quinze ans de guérilla judiciaire, troisième tentative d'accord amiable sous l'égide des pouvoirs publics. Hier, les parties ont annoncé une nouvelle procédure d'arbitrage, alors qu'un tribunal devait trancher sous peu leur litige portant sur la revente d'Adidas en 1992.
Offshore. Le litige est à la fois très simple et très compliqué. Le Lyonnais a commis une faute : chargé de dénicher un repreneur, il n'avait pas le droit, en tant que mandataire bancaire, de bénéficier du prix de la revente. Il a pourtant encaissé 2 milliards de francs (environ 304 millions d'euros) via des coquilles offshore, sans en informer son mandant, le groupe Tapie. En septembre 2005, la Cour d'appel de Paris condamnait le consortium de réalisation (CDR, structure publique ayant hérité des contentieux de la banque désormais privatisée) à des dommages et intérêts record de 145 millions d'euros. De quoi renflouer Bernard Tapie, toujours en faillite personnelle. En octobre 2006, la Cour de cassation annulait la sanction au motif que la maison mère (le Lyonnais), bénéficiaire de la plus-value, n'est pas responsable des agissements de sa filiale (SBDO), en charge du mandat de vente. Et de renvoyer l'affaire devant la Cour d'appel, afin de statuer à nouveau sur des dommages et intérêts forcément diminués.
Bernard Tapie n'a jamais caché sa proximité avec Sarkozy. C'est quand ce dernier était à Bercy qu'une première tentative d'arbitrage, en 2004, avait été initiée. En