Bronzé, souriant et blagueur, Arnaud Lagardère a abordé hier son audition devant les députés à propos de l'affaire EADS avec un style «décontracté». Pas possible de se tromper, l'intéressé l'a martelé : «Le dossier est douloureux, mais je l'aborde avec décontraction. Ce n'est pas une performance de ma part.» Un style qui n'a peut-être pas convaincu les parlementaires de son innocence dans le volet «délit d'initié» de l'affaire, mais lui a permis de ne pas se retrouver trop secoué par des membres de la commission des finances qu'on avait connus plus incisifs. A l'image d'Henri Emmanuelli (PS), la plupart des députés ont salué la «franchise» du patron du groupe de médias et d'aéronautique, proche de Nicolas Sarkozy. Et personne ne s'est risqué à s'en prendre directement à l'intéressé.
Retards. Du coup, Lagardère a pu dérouler sa ligne de défense en toute tranquillité, remettant en cause au passage les explications de responsables gouvernementaux. Première interrogation, était-il ainsi au courant des retards du programme A 380 quand il a vendu le 4 avril pour 7,5 % du capital d'EADS, information qui, une fois rendue publique, avait entraîné une chute de 26 % du titre ? «Non, nous savions qu'il y avait des difficultés, mais il ne nous a pas été dit que cela se transformerait en retard avant le mois de juin. Et d'ailleurs, ces retards n'ont pas toujours comme conséquence une baisse du cours.» Autre question, l'Etat était-il tenu à l'écart des détails de