De notre correspondant à Rennes Après avoir échappé de justesse à une amende européenne de 28 millions d'euros pour la présence excessive de nitrates dans les rivières bretonnes, l'Etat français a de nouveau été épinglé pour sa gestion calamiteuse des pollutions d'origine agricole. Cette fois, c'est le tribunal administratif de Rennes qui, dans une décision rendue hier, l'a jugé responsable des invasions d'algues vertes qui empoisonnent le littoral breton. Pour les quatre associations qui avaient saisi le tribunal, c'est une grande première. «Ajouté au contentieux européen, cette décision établit une jurisprudence qui va donner un point d'appui très important aux particuliers qui souhaiteraient engager des recours, tout en mettant les élus face à leurs responsabilités», se réjouit André Ollivro, responsable de l'association Halte aux marées vertes.
Gaz nocifs. Les écologistes se félicitent également d'une décision qui reconnaît implicitement le caractère dangereux des algues vertes. Anticipant le délibéré, la préfecture des Côtes-d'Armor a d'ailleurs demandé, le 1er octobre, aux maires de réglementer l'accès du public aux plages les plus touchées. Les algues en putréfaction dégagent en effet des gaz qui peuvent être nocifs pour la santé.
Dans ses conclusions, le tribunal administratif pointe pour sa part «la carence de l'Etat dans la mise en oeuvre des réglementations européennes et nationales». Parmi ces carences, il relève la régularisation «quasi-systémati