En recourant à la justice, Air France a choisi de saquer la grève menée par ses hôtesses et stewards à la veille des vacances de la Toussaint, qui a causé l'annulation de 30 % des vols. La direction du groupe a décidé hier, au deuxième jour du mouvement, d'assigner en justice trois des syndicats qui ont appelé à la grève : Force Ouvrière (FO), l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) et le Syndicat national des personnels navigants commerciaux (SNPNC).
Motif ? Ces syndicats n'auraient pas respecté une disposition du protocole de veille sociale, signé en juin, qui oblige les syndicats signataires et la direction à négocier pendant un préavis de grève. Cette procédure vise à «privilégier dialogue et négociation avant tout déclenchement de grève», explique un porte-parole d'Air France.
Facture. La compagnie accuse ses syndicats d'avoir oublié d'envoyer un courrier détaillant les points du différend, afin d'obtenir une réunion avec la direction. Et donc le PDG Jean-Cyril Spinetta de réclamer «réparation intégrale du préjudice qu'elle [la société Air France] est amenée à subir». Et la facture est lourde : Air France réclame 14 millions d'euros à FO, 15 millions au SNPNC et 14 millions à l'Unsa, selon les syndicats. Le groupe n'a pas souhaité confirmer ces chiffres, mais indique qu'ils sont «dans cet ordre de grandeur».
Par ailleurs, un euro symbolique est demandé à chacun des syndicats pour «l'atteinte à l'image de l'entreprise». «Rien ne figur