Deuxième reconnaissance d'un suicide comme accident du travail au Technocentre de Renault, à Guyancourt. Le décès d'Hervé T., retrouvé noyé en janvier dans un étang dépendant de l'entreprise, a été considéré «en lien avec le travail» par la Caisse primaire d'assurance-maladie des Yvelines, a indiqué hier cette dernière. Une décision qui intervient après un premier classement comme accident du travail, du décès par défenestration, en octobre 2006, d'Antonio B, ingénieur informatique de 39 ans. La Caisse a par contre renoncé à classer comme tel le suicide, en début d'année, d'un autre salarié qui avait pourtant laissé une lettre mettant en cause le Technocentre, mais qui s'était donné la mort à son domicile.
Ces deux décisions de reconnaissance suivent la jurisprudence, qui demande à l'employeur d'apporter la preuve du contraire lorsque le suicide se produit au sein de l'entreprise. «C'est une satisfaction pour la famille, mais aussi pour nous, explique Vincent Neveu, délégué syndical adjoint CGT du Technocentre. Cette décision nous permettra, je l'espère, d'avancer vraiment sur la prévention des risques psychosociaux chez Renault.» Un document réalisé par le cabinet Technologia vient de dresser en effet un tableau plutôt sombre des conditions de travail au sein du Technocentre. Près de 31 % des cadres et ingénieurs se disent «sous tension», un niveau «particulièrement élevé» selon les auteurs du rapport.
La direction du constructeur automobile