De notre correspondant à New Delhi. Gap savait-il ce qui se passait chez son sous-traitant indien ? La marque américaine affirme évidemment que non. Et sans chercher à la dédouaner, on peut penser qu'elle dit vrai. Les enfants esclaves découverts par l'enquête de l'hebdomadaire britannique The Observer travaillaient en effet dans l'atelier d'un sous-traitant, dont le leader du vêtement en Amérique ne connaissait peut-être même pas l'existence.
«Des mains fines». L'explication est pourtant simple : le fournisseur chargé de cette commande destinée à Gap Kids avait lui-même sous-traité une partie de la production dans un autre atelier. Un sweatshop invisible, donc, puisque les représentants de Gap ne visitent que les fournisseurs avec lesquels l'entreprise traite directement. «Le travail manuel est systématiquement sous-traité à l'extérieur des usines qui négocient directement avec le client, explique ainsi un agent textile chargé de suivre les productions indiennes de grosses marques occidentales. Ce travail demande beaucoup de place et de main-d'oeuvre. C'est impossible de le faire dans l'usine.» Ce procédé est notamment utilisé pour tout ce qui touche aux broderies, soit la grande spécialité de l'industrie indienne du vêtement. Or, «pour les broderies, les enfants restent souvent la main-d'oeuvre préférée des fournisseurs, car ils ont les mains fines et une meilleure vue», affirme un autre agent de cette branche, basée à New Delhi, toujours sous c