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Libération

Les grévistes terrassés par l'idée d'un service minimum aérien.

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publié le 30 octobre 2007 à 1h11

Les syndicats d'Air France ne l'ont pas vu venir, aveuglés par l'ampleur sans précédent de leur grève. Pendant cinq jours, plus de 80 % des 15 000 hôtesses et stewards n'ont pas travaillé, créant un vrai foutoir sur les aéroports de Roissy et d'Orly, avec des centaines de vols annulés au dernier moment.

Extension. Le retour de bâton de ce mouvement, jugé «spectaculaire et historique» par l'intersyndicale reçue hier soir et ce matin par le PDG, Jean-Cyril Spinetta, est venu du gouvernement. Hier, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a évoqué l'extension de la loi du service minimum au transport aérien. Cette loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2008, était pour l'instant destinée aux transports terrestres.

«C'est lamentable, vu la mobilisation historique des personnels navigants commerciaux», estime Eyal Jonas (CGT), qui participait hier à une assemblée générale à Roissy. A la CFDT, le sécrétaire national pour les hôtesses et stewards, Cyril Jouan, est exaspéré : «On a qu'à supprimer le droit de grève de la Constitution ! Cette grève n'est pas populaire, mais, sans elle, on n'aurait jamais senti le malaise profond du personnel, poursuit-il. On attendait autre chose de l'Etat, premier actionnaire d'Air France, comme par exemple de mettre en place un vrai dispositif de dialogue social.»

Hier, au terme d'une assemblée générale agitée et d'une journée où 30 à 40 % des vols ont été annulés, les syndicats ont choisi de susp