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Libération

La disparition de la banquise programmée avant 2020

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publié le 31 octobre 2007 à 1h13

Après 420 jours de dérive sur la banquise, l'expédition Tara Arctic, support du programme de recherche Damoclès, le projet pilote européen pour l'année polaire, a livré hier au muséum d'histoire naturelle à Paris, ses premières conclusions. Le recul spectaculaire de la banquise constaté à l'été 2007 laisse envisager sa disparition totale d'ici à 2020.

La montagne d'informations recueillies depuis cet amarrage est encore en cours d'analyse. Mais l'avis des trois chercheurs, épaulés par Etienne Bourgois, le directeur du programme Tara, et représentant à la fois Damoclès et Search, son pendant américain, témoignent de l'ampleur des dégâts.

Calotte glacière. Jean-Claude Gascard, directeur de recherches au CNRS et coordinateur du projet, est formel : «Depuis 1979 et les premières données photographiques satellitaires, la surface de la banquise rétrécit trois fois plus vite que le laissaient entendre les prévisions. Rien que depuis septembre 2005, elle a reculé de plus d'un million de kilomètres carrés.»

Ce diagnostic appuyé par plus de 45 laboratoires de recherche dans le monde montre qu'il y a de plus en plus de risques de voir cette glace fondre totalement pendant l'été. Les animations satellites témoignent clairement de cet amenuisement. Aujourd'hui, la surface totale de la banquise est de 4 millions de km2. Si elle continue à perdre 500 000 km2 de plus chaque année, dans dix ans, il ne restera presque plus rien.

Le phénomène est encore difficile à prévoir avec précision, m