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Libération
Interview

«La direction d'Alcatel nous entraîne vers la disparition»

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publié le 1er novembre 2007 à 1h15

En grande difficulté financière, à peine neuf mois après sa naissance, le groupe Alcatel-Lucent a annoncé hier la suppression, au niveau mondial, de 4 000 emplois. Qui s'ajoute à un précédent plan prévoyant le départ, d'ici à 2009, de 12 500 personnes. Le point de vue d'Hervé Lassalle, délégué CFDT, premier syndicat du groupe.

Comment réagissez-vous après l'annonce de ces nouvelles réductions d'effectifs ?

Nous ne comprenons pas où nous allons. La perte de confiance est totale. Le 13 septembre, lors de l'annonce du dernier «profit warning» [avertissement sur résultat, ndlr], on avait cru comprendre que, les difficultés venant du marché américain, les suppressions d'emplois y seraient localisées. Là, nous n'avons aucun signe qui confirme cette interprétation. Tout le monde peut être touché. Nous avons bien rencontré Patricia Russo [la directrice générale] mardi soir, mais nous n'avons pas eu le temps d'obtenir des précisions. Elle est restée à peine cinquante minutes, lors d'une interruption du conseil d'administration.

Les mesures annoncées ne sont-elles pas nécessaires pour qu' Alcatel-Lucent se redresse ?

C'est difficile de porter un jugement sur le plan présenté alors que le précédent, lié à la fusion, n'est pas encore achevé. Pat Russo nous a dit à ce sujet que tout se déroulait comme prévu. Ce n'est pas notre point de vue. Dans notre vécu quotidien, nous avons l'impression que la fusion a compliqué les choses : il y a des couches hiérarchiques en mille-feuille