Travailler plus pour gagner plus, et repousser l'âge de sa retraite, voilà un conseil qu'Antoine Bernheim, financier et ami de Nicolas Sarkozy, a mis à profit dans sa vie professionnelle. Pas de chance pour l'ancien associé gérant de Lazard, aujourd'hui président de l'assureur italien Generali, il est contesté par un fonds d'investissement britannique, pour avoir appliqué cette doctrine présidentielle. Depuis quelques jours, Algebris Investment, un hedge fund actionnaire de moins d'1 % de Generali, a lancé une offensive d'envergure contre son management.
«Package». Premier accusé, Bernheim, dont l'âge - 83 ans - est le plus élevé de tous les dirigeants du secteur, mais aussi sa rémunération : 8,7 millions d'euros en 2006, beaucoup plus que ses homologues d'Axa et d'Allianz. «Ce package est beaucoup trop élevé par rapport à ses homologues des autres assureurs européens, dénonce Algebris dans une lettre rendue publique, sans une justification claire en termes de dimension de la société ou de création de valeur.» Bernheim est aussi mis en cause pour son absence de contact avec les investisseurs. Enfin, le fonds britannique s'étonne de la composition du management de Generali qui compte, en plus du président, deux administrateurs délégués et un directeur financier récemment nommé n'ayant «aucune expérience internationale». Par la faute de ces déficits de gouvernance, Generali serait sous-évalué d'au moins 40 %, estime Algebris.
L'attaque, courante à Wall Stree