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Libération

La hausse du gazole, moteur de l'exaspération des pêcheurs

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publié le 3 novembre 2007 à 1h17

Des dizaines de bateaux restés à quai dans le pays bigouden, à Concarneau, Lorient ou encore au Croisic. Partie du Guilvinec vendredi matin, la fronde des marins pêcheurs, qui ont décidé de faire grève pour protester contre la hausse du gazole, pourrait s'étendre à l'ensemble des ports de la façade atlantique. Des actions symboliques sont prévues dans les prochains jours.

Le carburant de la grève

Les pêcheurs font partie des premières victimes de la flambée du brut : ils dépensent en moyenne 20 à 30 % de leur chiffre d'affaires en carburant. La hausse du prix du gazole au litre, a atteint 0,51 euro ces derniers jours. En 2005, les pêcheurs fixaient le seuil de rentabilité des navires à 0,30 euro le litre. Les hausses successives du gasoil touchent aussi bien le patron-pêcheur que ses matelots qui, outre un salaire minimum, perçoivent une part du produit de la pêche, mais participent aussi à certains «frais de pêche» comme le carburant.

Or les pêcheurs ne peuvent répercuter ces hausses sur le prix du poisson car, vendu à la criée selon un système d'enchères, ce sont les mareyeurs et les grossistes qui fixent les prix d'achat du poisson. Les marins-pêcheurs subissent à la fois la hausse du gasoil nécessaire pour partir en mer et la pression des grossistes qui achètent leurs produits à des prix plancher pour pouvoir ensuite y inclure à l'étal le renchérissement du transport. Sans compter, l'augmentation des tarifs de leurs fournisseurs qui répercutent eux-mêmes la hausse du