Le 13 novembre au soir, six fédérations de syndicats de cheminot se mettront à nouveau en grève. L'occasion de croiser sur les quais des usagers râleurs handicapés dans leur journée de travail. Pour s'assurer de la sympathie de ces mêmes usagers, Sud Rail et la Fédération des usagers des transports et des services publics (FUT-SP) ont remis sur le tapis la possibilité - à l'avenir mais pas pour le 13 novembre - de faire une grève de la gratuité. Soit de transporter les voyageurs à l'œil.
Selon un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) du 17 juillet dernier, cette forme de grève est "licite", affirment-ils.
Dans l'arrêt de la CEDH, la Cour a estimé que "le ralentissement de travail" d'agents de péage turcs qui avaient quitté leur poste et permis aux automobilistes de passer sans payer, "pourrait être considéré comme une action collective d'ordre général dans le contexte de l'exercice des droits syndicaux". L'administration turque avait évidemment engagé des poursuites contre ces salariés, et s'était vu déboutée, cette procédure ayant été considérée comme "une ingérence dans leur droit à la liberté d'association" par la Cour.
Sud Rail et la FUT-SP, avertis de cette décision, ont donc remis en balance le concept du rouler gratos. Des tentatives avaient déjà été réalisées par le passé, prenant la forme de grève de la pince, les contrôleurs refusant de poinçonner les billets des voyageurs qui pouvaient donc très bien embarquer sans titre de transport.
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