Menu
Libération
Analyse

La crise des subprimes se creuse aux Etats-Unis

Article réservé aux abonnés
publié le 5 novembre 2007 à 1h18

De notre correspondant à Washington. Le gros de la crise est encore à venir, et c'est la panique dans les banques. Deux des plus importants groupes financiers américains, Citigroup et Merrill Lynch, ont vu leurs titres chuter considérablement. Charles Prince, le directeur général de Citigroup, dont l'action a capoté de 30 % cette année, devait présenter sa démission hier. Il a reconnu fin octobre 6,5 milliards de dollars (4,14 milliards d'euros) de pertes et de dépréciations d'actifs liées notamment aux prêts hypothécaires à risque, les fameuses subprimes. Le patron de Merrill Lynch, Stanley O'Neal, a quant à lui été évincé de ses fonctions la semaine dernière, la banque ayant reconnu une perte de 2,3 milliards de dollars, la plus grosse de son histoire. Dans le même secteur, Bear Stearns perd 4,2 %, Goldman Sachs 4,3 % et Morgan Stanley 6,4 %.

Manipulations. Le titre de Merrill Lynch, qui avait déjà trinqué, a rechuté de 12 % vendredi après que furent rendues publiques des manipulations de comptabilité. Afin de dissimuler une partie de ses pertes, l'établissement a transféré des actifs dépréciés (8,4 milliards de dollars) dans des hedge funds eux-mêmes déjà dépréciés. Commis par une banque d'investissement aussi réputée, ces jeux d'écriture, qui ne sont pas sans rappeler les pratiques qui ont conduit à la faillite frauduleuse du géant texan Enron en 2001, sèment la panique à Wall Street. Ils sont symptomatiques de l'ampleur de la crise économique qui ravage les Etats-