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Libération

De l'Espagne à l'Australie, l'épopée du géant Rio Tinto

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

De notre correspondante à Sydney. D'où vient ce Rio Tinto qui, en avalant le canadien Alcan, devient le roi de l'aluminium ? Né il y a plus de cent trente ans en Andalousie, le groupe minier porte le nom de la rivière Rio Tinto, qui, non loin de Séville, dans une terre de rocailles, charrie des eaux rouges vers l'Atlantique. Il a donc trouvé sa source dans un champ de cuivre. Une mine où sont venus s'approvisionner les Phéniciens, les Carthaginois, les Grecs et les Romains.

A la fin du XIXe siècle, alors aux mains du gouvernement espagnol, les mines de Rio Tinto se mettent à perdre de l'argent. Vendues à des investisseurs européens, elles vont redevenir florissantes et la péninsule ibérique s'avère rapidement trop étroite pour les ambitions de la compagnie. Dans les années 30, Rio Tinto s'approprie les plus belles mines de cuivre d'Afrique centrale mais, dès l'aube de l'ère nucléaire, l'uranium va l'attirer tel un aimant. En Australie, les sous-sols en regorgent et Rio Tinto s'unit à Consolidated Zinc, une société minière du continent.

Particularités. En 1962, deux compagnies sont créées, RTZ Corp et CRA Ltd qui vont accumuler les projets et les explorations à travers le monde. En 1995, elles fusionnent mais ne se mélangent pas. C'est une des particularités de Rio Tinto de s'appuyer sur deux sociétés distinctes et deux listes d'actionnaires. Rio Tinto Plc est inscrite à la Bourse de Londres et Rio Tinto Ltd à la Bourse d'Australie. Mais le groupe n'a qu'une seule tête, un seul