Il est arrivé sous les huées. Sur les quais du port du Guilvinec où étaient amassés ce matin marins-pêcheurs et leurs familles, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à affronter la foule et à braver les «on crève la dalle» ou «on veut 140% d'augmentation», en référence à son propre salaire de président. Mais il avait aussi prévenu : «C'est après qu'il faut crier», en assurant être venu avec des mesures concrètes avant de lancer «je ne vous laisserai pas tomber !»
Et de fait, après une bonne heure d'entretien avec les principaux représentants du «comité de crise» qui conduit la grève depuis vendredi sur le littoral breton, il est reparti sous les applaudissements. «Ce qu'il a proposé recoupe exactement, presque mot pour mot, les revendications exprimées à Lorient samedi dernier», s'est félicité Philippe Le Moigne, porte-parole du mouvement.
Entretemps, Nicolas Sarkozy, flanqué du Ministre de l'agriculture et de la pêche Michel Barnier et entouré d'élus et de pêcheurs, a décliné ses propositions pour faire face à la flambée des prix du gasoil. Tout d'abord, la « mise en œuvre immédiate d'une exonération totale des cotisations patronales durant six mois», mesure reconductible tant qu'un mécanisme de compensation des hausses du gasoil ne sera pas mis au point.
A un pêcheur qui lui faisait remarquer que les matelots ne reprendraient pas la mer si l'exonération ne concernait pas également les charges salariales, il a presque aus